Au printemps 2005, l'EPAD [Etablissement Public pour l'Aménagement de la région de la Défense] , à la demande de l'Etat, réfléchit au devenir de La Défense menacée d'obsolescence. Un plan ambitieux est proposé fin 2005. Le 25 juillet 2006, Nicolas Sarkozy, Ministre d'Etat, Ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du Territoire et Dominique Perben, Ministre de l'Equipement, des Transports, du Tourisme et de la Mer, adoptent les propositions de L'EPAD : la réalisation de 450 000 m² de bureaux nouveaux dont 150 000 dans le cadre de démolitions-reconstructions, de 100 000 m² pour le Ministère de l'Equipement, de 100 000 m² de logements, la rénovation du Boulevard Circulaire, le développement des transports en commun, la création d'un Etablissement Public de gestion, l'impulsion d'une nouvelle image, avec l'exigence de devenir un quartier exemplaire en terme de développement durable. Le 27 novembre 2006, à l'annonce du lauréat du projet de la Tour Phare, Bernard Bled, le directeur général de l'EPAD déclare au journal télévisé de 20 heures de France 2 :«Nous sommes à Manhattan, donc, en plus petit, mais c'est un peu ça l'idée quand même.» Et si nous projetions réellement Manhattan sur le périmètre du territoire de l'EPAD…La déclaration de Bernard Bled sur sa vision de La Défesne ainsi que le processus majeur du plan de relance - processus de Démolition-Reconstruction - correspondent parfaitement au synopsis d'un projet élaboré en 1991 pour la Mission grand Axe, le projet de OMA baptisé «La Table Rase Revisitée». La méthode de travail propose l'hypothèse d'un remake de ce projet avec l'objectif d'engendrer un processus narratif.En effet, la société humaine est structurée par des récits, des scripts immatériels, plus ou moins revendiqués comme tels, qui se traduisent par des manières de vivre, des relations au travail ou aux loisirs, des institutions ou des idéologies. Les décideurs économiques projettent des scénarios sur le marché mondial. Le pouvoir politique élabore des planifications, des discours prévisionnels. Nous vivons à l'intérieur de ces récits. « Nous sommes prisonniers du scénario du capitalisme tardif », écrit l'artiste anglais Liam Gillick.«La Table Rase Revisitée» sert de structure narrative au projet : il précise le cadre et le caractère général de l'action. Cette démarche propose de devenir l'intepréte critique d'un scénario en jouant avec lui puis en construisant des comédies de situation qui viendrait se superposer aux récits imposés. Autrement dit le travail vise à mettre en lumière le scénario de OMA et à en inventer un autre. Un projet n'existe jamais seul ; il n'existe que sur un fond, une idéologie ou par rapport à ceux qui le précèdent.
lundi 9 juillet 2007
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