mardi 21 août 2007

BRANZI / DGF


Domique Gonzalez-Foerster
Untitled, 1985
Vase, flower, clock
Courtesy Mariann Goodman


Entretien Andrea BRANZI Vs Catherine GEEL (in Transmission #1 France Culture)

AB Faire un carré autour d'un petit vase, c'est une manière de réaliser une autonomie visible.

CG Quand, par exemple, dans des projets plus monumentaux, vous alignez de grands vases, comme dans les jardins du musée des Arts appliqués de Gand ou le projet de l'an 2000 à Ségur, ils sont chacun comme des réceptacles et des diffuseurs de mémoire. Or, ils sont tous alignés et enfermés dans une structure...

AB Oui, c'est une grille très simple. Ces grands vases, ce projet dont une partie a été réalisée représente l'idée de l'autonomie des petits objets comme les vases. Ils appartiennent à une territoire, un royaume absolument séparé de l'architecture et les vases, ces petits objets, ont un rôle fondamental dans la culture anthropologique. Les vases sont présents dans toutes les cultures de toutes les civilisations. On voit qu'il y a eu des sociétés qui n'avaient pas de ville, des sociétés qui n'avaient pas d'architecture, mais il n'existe pas de société qui n'ait pas eu de vases : petits ou grands, décorés ou non... et je crois que cela n'a pas nécessairement à voir avec l'architecture, ou avec l'art ; il s'agirait plutôt d'une présence ! Elle peut être comprise comme une présence fonctionnelle. Mais on voit que sur ces objets souvent très simples, et qui semblent n'avoir pas d'ambition artitistique, se réalise au contraire un grand effort de narration, de décoration, pour leur donner une noblesse, un charisme.

Ce n'est pas simple à comprendre, dans l'utilisation quotidienne que l'on a d'un vase, pour l'eau, pour les fleurs ou pour y mettre le vin...Je crois aussi que, comme dans la société indienne, il y a identification entre la vie, la vision du cosmos, la religion et les tissus, cette idée de ce mouvement qui ne s'arrête jamais...



Aucun commentaire: